Les Arts Déco au Musée de la faïence de Sarreguemines

Publié le par afa

 

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Statuette Faïence blanche Manufacture de Sarreguemines Collection Musée de la Faïence, Sarreguemines

 

 

Art déco

La céramique de Lorraine des années folles

aux années noires
Du 21 octobre 2011 au 29 janvier 2012
au Musée de la Faïence
15/17 rue Poincaré
57200 Sarreguemines

 

Ouvert tous les jours sauf lundi
De 10h à 12h et de 14h à 18h

 

 

 

Plus de 200 objets des années 1920 et 1930 témoignent de la grande diversité des formes, des décors et du goût prisé par les contemporains des « Années folles ». Mobilier, objets décoratifs et faïences issus de collections publiques mais également privées se côtoient pour le bonheur des amateurs d’Art déco.


Communiqué de presse :


     A la fin de la guerre de 1914-18, l’Europe se réveille comme après un cauchemar : on souhaite que cette guerre soit la dernière, la der des der. La reconstruction nécessite à la fois une main-d’oeuvre importante, recrutée dans le monde rural, des aides publiques, débloquées en 1919, et la remise en état de marche des réseaux de transport et de l’approvisionnement en charbon. L’exposition aborde la production céramique lorraine de cette période, elle a aussi pour but de poser les points historiques importants, comme le rattachement de la Moselle à la France après une longue période d’annexion ou encore les mouvements sociaux qui émaillent l’entre-deux guerres.
Dans ce climat agité, la plupart des établissements produisent de la céramique utilitaire, plus facile à écouler : objets culinaires, vaisselle, objets de toilettes. Pour ces produits, on généralise l’emploi de techniques économiques comme le pochoir, l’aérographe, le tampon.
Ces procédés ont l’avantage de bien s’accorder, par les effets d’aplats de couleurs et de simplification des formes, au goût Art Déco. Si le contexte social et économique est tendu, la créativité d’artistes comme Géo Condé, les frères Mougin, Hermann Bernhard… est recherchée par les usines, en besoin de marchés et de reconnaissance. L’esthétique et le style de vie des Années folles traduisent une envie d’oublier le passé, un goût pour la nouveauté, pour la frivolité parfois, mais aussi pour un design moderne voire avant-gardiste inspiré par des mouvements comme le Bauhaus.
A la fin de la guerre de 1914 -18, l’Europe se réveille comme après un cauchemar : on souhaite que cette guerre soit la dernière, la der des der. La soif de vivre engendre de nouvelles pratiques et esthétiques : goût de la fête avec l’arrivée du jazz, des revues « nègres », goût pour la vitesse et l’évasion illustrés par le succès de l’automobile, des transatlantiques, des grands gratte-ciel américains, goût pour le luxe et un style de vie raffiné s’exprimant dans les arts décoratifs et la mode par l’utilisation de matériaux nobles et précieux.
La femme a pris de l’indépendance lorsque les hommes étaient au front ; elle devient la garçonne, symbole des années 30. Dans le monde artistique, des mouvements de contestation et de modernisation apparaissent, comme le surréalisme, l’art abstrait. Dans cette dynamique, des décorateurs et architectes comme Le Corbusier imaginent de nouvelles façons de vivre, privilégient le pratique et l’économique, le verre et le béton.
Car la crise n’est jamais loin… La reconstruction, les efforts financiers et dettes des Etats, le krach de 1929 et la montée des nationalismes forment la toile de fond de cette période qui aboutira à la Seconde Guerre mondiale.

Des années décisives pour les manufactures de faïence

Les premières années après guerre sont délicates : hausse des prix, climat social tendu, récession conjoncturelle sévère à partir de 1921. En Lorraine, les destructions sont nombreuses. A la fin de l’année 1918, le gouvernement français réintègre la Moselle dans le champs économique de la France : les sociétés françaises qui avaient été placées sous séquestre par les Allemands sont rendues à leurs propriétaires.
La reconstruction nécessite à la fois une maind’oeuvre importante, recrutée dans le monde rural, des aides publiques, débloquées en 1919, et la remise en état de marche des réseaux de transport et de l’approvisionnement en charbon.
Vouées à engager de nombreux travaux, les usines font l’effort d’investir dans la technique : nouveaux fours, machines… La concurrence est rude entre faïenceries : pour exemple, le traité de non-concurrence et l’accord historique entre Villeroy et Boch et la manufacture de Sarreguemines sont rompus.
Restrictions budgétaires, chômage partiel après la crise de 1929, victoire du Front populaire en 1936 mènent à des conflits sociaux entre ouvriers et patronat. Dans ce climat agité, la plupart des établissements produisent de la céramique utilitaire, plus facile à écouler : objets culinaires, vaisselle, objets de toilettes. Pour ces produits, on généralise l’emploi de techniques économiques comme le pochoir, l’aérographe, le
tampon. Ces procédés ont l’avantage de bien s’accorder, par les effets d’aplats de couleurs et de simplification des formes, au goût Art Déco.
Si le contexte social et économique est tendu, la créativité d’artistes comme Géo Condé, les frères Mougin, Hermann Bernhard… est recherchée par les usines, en besoin de marchés et de reconnaissance.

 

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Différents vases Edition Mougin Nancy, Manufacture de Lunéville, grès émaillé, Collection Geneviève Aubry

 

 

L’Art déco : un style aux multiples facettes

 

L’expression « Art déco » n’apparaît qu’en 1966, dans le titre d’une exposition organisée par le Musée des Arts décoratifs de Paris : Les années 25 : Art déco / Bauhaus / Stijl / Esprit nouveau. C’est en effet en 1925, à l’occasion de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes organisée à Paris, que le style que nous identifions aujourd’hui comme étant de l’Art déco est à son apogée. Mais l’Art déco couvre en réalité deux grandes tendances, qui se rejoignent dans la volonté de simplifier formes et décors pour se démarquer du style précédent, l’Art nouveau.
Un premier groupe de décorateurs va ainsi promouvoir la préciosité, l’élégance et la délicatesse de la grande tradition mobilière française. La tendance est au luxe, avec des matériaux coûteux pour un effet riche, employés sur des formes tantôt droites, tantôt assouplies et tendues en courbes. A la beauté des matières répond la force des couleurs, ors opposés aux noirs profonds, aux blancs crémeux, aux argents luisants. Qu’on pense à l’intérieur des grands paquebots comme le Normandie pour saisir l’ambiance d’un intérieur Art déco.
Un second groupe, davantage tourné vers le modernisme et le fonctionnalisme, privilégie la sobriété, les matériaux nouveaux comme le béton, l’acier. En architecture comme en décoration d’intérieur, l’ornement est supprimé car inutile. Les lignes sont droites, pures, et la forme doit répondre à la fonction de l’objet.
L’un des mouvements artistiques qui les inspire est le Cubisme. L’école du Bauhaus apparaît comme chef de file de cette tendance. Les objets décoratifs fabriqués à cette époque dans les faïenceries et autres manufactures proposent, mélangent parfois ces deux tendances en les adaptant au goût du plus grand nombre, la clientèle recherchant à la fois tradition et modernité.


Les thèmes privilégiés de l’Art Déco

L’artiste Art déco cherche encore toujours ses motifs dans la nature, privilégiant la faune, avec une préférence pour les animaux réputés pour leur vitesse : les cervidés, les lévriers, les oiseaux, les écureuils mais aussi les antilopes, les fauves. Ils sont parfois représentés entourés d’une nature luxuriante, car l’exotisme est de mise. L’Exposition coloniale de 1931 confirme et renforce le goût pour les arts d’Afrique et d’Extrême-Orient. Avec le succès de la Revue Nègre et du jazz, des personnages féminins à la Joséphine Baker apparaissent sur les objets décoratifs et la vaisselle.
Exotique ou garçonne, la femme est stylisée et souvent représentée nue. Elle incarne parfois une déesse antique, un personnage mythologique, Athéna ou Diane, des guerrières amazones, bergères du mont Parnasse ou jeunes vestales apprivoisant un animal. Le traitement de la flore est également caractéristique.
La fleur est décomposée en formes géométriques, le bouquet est limité en médaillon ou en corbeille. La rose stylisée dite « Art déco » ou rose Iribe, du nom de son créateur, se retrouve déclinée sur de nombreux objets et bibelots, tout comme le jet d’eau jaillissant de son bassin, représenté le plus souvent au cours des années 20 dans un médaillon circulaire ou ovale. Ces décors se combinent fréquemment avec des figures géométriques, cercles ou triangles, ou avec des motifs abstraits.
Fruits et fleurs sont le plus souvent traités en aplats de couleurs, c’est-à-dire sans nuance ni dégradé. La technique du pochoir, alors très présente dans les manufactures, permet de décliner ce goût pour les couleurs « franches » sur de nombreux services de table.
Enfin, des thèmes régionaux comme les personnages bretons ou la maison basque pour le service Ramuntcho à Sarreguemines sont également stylisés et traités à l’aérographe, leur conférant une nouvelle esthétique plus « moderne ».

Entre les deux guerres, les faïenceries exploitent une technique de décoration qui permet de produire rapidement, en grand nombre et à moindre coût : le pochoir et l’aérographe.
Les premiers pochoirs, déjà utilisés au 19e siècle sont en étain souple, s’adaptant facilement aux formes arrondies. Cependant, ils sont fragiles et on les remplace rapidement par des pochoirs en cuivre obtenus par galvanoplastie. Les couleurs sont appliquées à l’aide d’une brosse ou d’un vaporisateur. A la différence de la brosse qui laisse des traces, le vaporisateur permet de réaliser des aplats nets. Autre atout, il rend possible les dégradés de couleur.
Le vaporisateur est inventé aux Etats-Unis à la fin du 19e siècle, où il est surtout utilisé pour la retouche de photographies et le graphisme. Il arrive dans les manufactures françaises vers les années 1880. Avant la Première Guerre mondiale, l’aérographe est essentiellement employé pour le décor d’assiettes et de plats décoratifs.
Après 1920, les décors au pochoir et au vaporisateur se multiplient. De nombreux services de table et garnitures de toilettes s’ornent ainsi de motifs floraux stylisés et de figures géométriques caractéristiques de l’Art déco. A partir des années 1920, les manufacturiers prennent conscience du caractère nocif de ce procédé pour la santé des ouvriers. Dès lors, chaque poste de travail est muni d’une cabine de peinture, à laquelle on adjoint un système d’aspiration, malheureusement peu efficace...

Les belles années du bibelot

Le mot bibelot désigne des objets de petite taille. Le bibelot apparaît dans les maisons aisées du 19e siècle. Il est décor, support des rêves d’exotisme ou d’Art de la classe aisée, puis moyenne. Il foisonne dans les catalogues des manufactures de faïence, souvent sous l’appellation « Objet de fantaisie ». Reflets de la mode qui évolue sans cesse, les bibelots des années 1920-1930 sont souvent de belle qualité ; la statuaire se fait sobre, souvent blanche ou monochrome, avec une prédilection pour les sujets animaliers, des représentations féminines, des symboles du progrès et de la vitesse comme l’automobile ou le paquebot. Ils offrent une surface parfaite pour les effets à la mode comme le craquelé. A Longwy, les boîtes couvertes ou bonbonnières multiplient les formes, et reçoivent des décors plus ou moins élaborés mais toujours « grand public ».
Les serre-livres, bougeoirs, vasques luminaires, services pour fumeurs deviennent d’excellents prétextes pour orner l’appartement d’objets à la mode, et créer une ambiance.
Pour les usines, ces objets se fabriquent en série et peuvent être produits à moindre coût. La difficulté réside alors dans le fait de pouvoir renouveler l’offre en l’adaptant au goût du jour, en veillant surtout à faire de chacun de ces objets de série une petite oeuvre d’art.
Contact presse : Pitz.laetitia@mairie-sarreguemines.fr


Autour de l’exposition :
Un catalogue d’exposition est en vente au Musée ou par correspondance / 160 pages, 26 euros.
Sabine Bourdeaux, diplômée de l’Ecole des arts décoratifs de Strasbourg proposera une visite de l’exposition suivie d’un atelier de création d’un bijou « Art déco ».


Entrée : 3€/adultes ;
Gratuit pour les enfants et les étudiants jusqu’à 26 ans sur présentation d’une carte à jour.

 

Musée de la Faïence
15/17 rue Poincaré
57200 Sarreguemines

Ouvert tous les jours sauf lundi
De 10h à 12h et de 14h à 18h

 

Site : http://www.sarreguemines.fr/Musee/accueil/

 

 

 

 


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J
<br /> Très bien ce petit blog. Voilà un blog comme je les aime. Pourquoi ne suis-je pas tombée sur vous plus tôt. En tout cas continuez parce que c'est exactement les infos et le style d'articles que<br /> j'aime. En plus c'est joli et on voit que vous y mettez le coeur ! Bravo. jwh-018<br />
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A
<br /> Vraiment chouette article. J'adore ! Et en plus votre blog est super intéressant. Je repasserai régulièrement , comptez sur moi. art deco<br />
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